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D’où viennent nos achats ? 

Commençons par une question, réfléchissez aux trois dernières choses que vous avez acheté, votre pain, un livre, des écouteurs, des courgettes, de la lessive… ça y’est vous les avez en tête ? Très bien. Maintenant, savez-vous comment ces marchandises sont arrivées jusqu’à vous ? À partir du moment où elles ont été produites jusqu’au moment où vous les utiliser ? Quelles villes, régions, pays, continents ont-elles parcourus ? Via quels modes de transport ces produits ont-ils été transportés ? Par bateau, avion, camion, train, vélo…?

Vous ne le savez pas avec certitude ? Il semblerait que vous ne soyez pas seul… TUBÀ a interrogé 15 habitants de la Métropole de Lyon en 2020 (issus de diverses catégories socio-professionnelles) pour questionner leur perception du parcours effectué par leurs marchandises. Leur connaissance de ce parcours est effectivement floue. Les personnes interrogées ont très peu de certitudes sur les modes de transport empruntés par leurs marchandises : « peut-être qu’il a sauté dans un train avant d’aller chez un plus petit transporteur pour aller de la gare jusque chez moi ou bien par camion ? Je n’en sais rien ». Elles ne connaissent pas forcément également les lieux de fabrication de celles-ci : « Je ne sais pas où sont fabriqués les livres ». Les personnes interrogées expliquent cette méconnaissance par un manque d’informations à disposition lors de l’achat en magasin et en ligne mais également parce qu’elles n’ont pas prêté attention à ces informations.

La seule exception concerne les produits alimentaires pour lesquels les personnes ont une meilleure connaissance de la provenance, probablement parce que l’alimentaire occupe une place particulière dans la consommation. En effet, on est en attente de confiance envers les aliments que l’on achète du fait du processus d’incorporation dans notre corps de ce type de produits : « on devient ce que l’on mange ». Or, de nombreuses enquêtes ont montré une perte de confiance en l’alimentation moderne, ce qui entraine certains consommateurs à mieux s’informer sur les produits qu’ils achètent, en témoigne l’apparition de nutri-scores ou encore d’applications comme Yuka.

Globalement les parcours de vie de nos marchandises semblent donc assez opaques pour les consommateurs.

Mais d’ailleurs c’est quoi la logistique urbaine pour VOUS ? 

Quand on demande aux personnes ce qu’elles associent à la logistique urbaine, le champ lexical du transport est très présent (camion, transport, vélo cargo, circulation). La notion de « gestion » et « d’organisation » de ce transport revient également de nombreuses fois dans les idées associées, tout comme le concept de « proximité » (local, dernier kilomètre).

On peut définir la logistique urbaine comme « l’art d’acheminer dans les meilleures conditions les flux de marchandises qui entrent, sortent et circulent dans la ville » (D. Patier, 2009). Ce concept semble flou pour certaines personnes qui le confondent avec l’urbanisme et la mobilité des personnes. Une partie des personnes que nous avons interrogée se sent d’ailleurs peu informée sur la logistique urbaine.

Pourtant, ce sujet est perçu comme intéressant par les citoyens et permettrait d’accompagner les consommateurs à adopter une consommation plus éco-responsable grâce à la conscientisation des problématiques liées au transport de leurs marchandises.

Quelles sont les avantages et inconvénients associés au transport de marchandise par les habitants ? 

AVANTAGES

Les personnes que nous avons interrogées expliquent que le transport de marchandise en ville favorise l’accès à des produits indisponibles à l’échelle locale, une diversité de choix et des marchandises à bas prix.

INCONVÉNIENTS

Cependant, elles trouvent qu’il engendre un encombrement de la voirie, de la pollution, des déchets et une concurrence parfois déloyale pour les producteurs locaux.

Et qu’est-ce qu’on peut faire pour diminuer ces inconvénients ? 

Bien qu’ils ne soient pas experts en logistique, les habitants que nous avons interrogés ont suggéré des pistes de solutions intéressantes aux inconvénients suscités par le transport de marchandises.

Informer/sensibiliser
Les consommateurs pourraient être mieux informés sur la provenance des marchandises grâce à un « étiquetage clair » et à des labellisations. Il semble également nécessaire pour les personnes interrogées de sensibiliser aux « conséquences d’acheter certains produits à l’étranger » et « d’éveiller les consciences » autour des enjeux liés à la consommation et aux transports de marchandises.
Changer de modes de transport
Les personnes interrogées proposent de favoriser des modes de transport ayant un impact moins important sur l’environnement tels que les camions électriques / à hydrogène, des barges, le train. Certains suggèrent d’utiliser également de nouveaux modes de transport pour déplacer les marchandises en ville comme des rames de métro ou de tramway
Mutualiser/optimiser les flux
Une autre piste de solution aux inconvénients liés aux flux de marchandises serait de réduire le nombre de voyages en mutualisant les convois : « à où un transporteur vient trois fois à la même adresse, peut-être ne venir qu’une fois livrer ». Des commerces d’un même secteur pourraient ainsi se regrouper afin d’assurer une livraison plus responsable en mutualisant.
Aménager l’espace urbain
Des interrogés proposent « d’avoir des plateformes logistiques qui soient à l’entrée de la ville » pour faciliter la livraison du dernier kilomètre.

en Résumé

Ces dernières années, les changements d’habitudes de consommation et l’explosion du e-commerce ont modifié les flux de marchandises, notamment en les disséminant. Cette hausse des flux de marchandises renforce ainsi des problématiques existantes en matière d’impact environnemental (émissions de CO2, emballages plastiques…), d’occupation de l’espace public, d’espace de stockage, ou encore de nuisances sonores.

Il semble évidemment primordial pour les pouvoirs publics de continuer à accompagner la transition de ce secteur dans la réduction de son impact carbone mais aussi de construire la ville en intégrant le transport de marchandise (trajets, entrepôts…) dès la conception ou la transformation d’espaces urbains. 

D’un autre côté, il semble également nécessaire d’accompagner le consommateur via des actions de sensibilisation lui permettant de prendre conscience de l’impact de ses achats afin de l’orienter vers des produits et comportements de consommation plus responsables : 80 % des consommateurs ne sont pas conscients que la livraison rapide, lors d’achat en ligne a un impact plus négatif sur l’environnement qu’une livraison classique…

POUR ALLER + LOIN

(ATELIER) : Cycle de vie d’un produit

(ARTICLE) : Pratiques alimentaires en confinement

(ARTICLE) : Étude sur les livreurs des plateformes de livraison instantanée du quart nord-est de Paris

(ARTICLE) : Les mobilités du e-commerce, quels impacts sur la ville ?

(WEBINAIR) : Les rencontres de la logistique urbaine, Résilience alimentaire des villes : quelle logistique pour les circuits courts?

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