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Comment favoriser l’intergénérationnel en ville, améliorer la mobilité des seniors et favoriser l’appropriation de gérontechnologies ?

LE projet

Dans le cadre de la Semaine Bleue des Seniors, tenue à Lyon du 8 au 14 octobre 2018, TUBÀ s’est intéressé à cet enjeu de vieillissement de la population, en se concentrant tout particulièrement sur trois thématiques : l’intergénération, la mobilité des seniors et les gérontechnologies. 

Ce cycle de médiation a été porté par une jeune équipe TUBÀ formée à la science politique, à la philosophie, l’informatique et au design et en collaboration avec le Centsept.

DÉROULÉ

Suite à un travail de veille que vous pouvez retrouver dans cet article, 4 actions ont été mises en place afin de répondre aux problématiques identifiées durant cette phase de recherche à savoir :

  • Espaces privés, espaces publics : Comment recréer du lien entre les générations ? 
  • Le numérique : un moyen pour faciliter vos déplacements ? 
  • INTERCITY, l’atelier de la ville intergénérationnelle
  • SILVER DAY, le salon des objets connectés pour seniors et aidants

LES TABLES RONDES

N°1 : Espaces privés, espaces publics : Comment recréer du lien entre les générations ?

Cette première table ronde, organisée en octobre 2018 s’est intéressée à la place des seniors dans nos vies et dans nos villes. Les relations intergénérationnelles sont caractérisées par une entraide entre personnes de générations différentes. Comment ces relations se forment-elles dans l’espace privé ? Et dans l’espace public ?

Des personnes âgées qui gardent des enfants, des jeunes qui enseignent à des seniors à se servir d’un ordinateur, des jeunes et plus âgées qui vivent dans le même appartement en échange de services… Les opportunités sont nombreuses ! 

Cet évènement devait répondre à 3 objectifs à savoir :

  • Faire découvrir des solutions innovantes pour les personnes âgées et pour créer du lien 
  • Débattre de la place du numérique dans ces solutions 
  • Permettre au grand public d’échanger avec des acteurs locaux

Les EXPERT·ES intervenant·es

  • Matthieu De Chalus – Directeur Général Habitat et Humanisme association qui agit en faveur du logement et de l’insertion des personnes en difficulté.
  • Nathaël Torres – Responsable Auvergne Rhône Alpe de Reciprocités : habitat intergénérationnel qui favorise le voisinage actif et bienveillant, le partage de services, l’ouverture sur les autres.
  • Sophie Bouquin – Responsable du secteur adultes/famille de l’EquipAges du Centre social de Saint-Just, structure du centre social de St Just, c’est un lieu conçu pour imaginer des projets et les réaliser, pour créer du lien entre les générations et entre voisins.

Bonnes pratiques et pistes pour l’avenir

A l’issu des échanges, plusieurs points sont apparus comme étant essentiels pour créer du lien entre les générations, comme le fait d’avoir des sujets communs, c’est-à-dire attractif pour les seniors comme pour les jeunes, de créer un lieu attirant et accessible favorisant la rencontre ou encore de mettre en avant les compétences de chacun à la fois pour provoquer l’émulation dans la rencontre et pour valoriser les connaissances et savoir-faire de chaque individu.

Du reste, ce sont les personnes concernées par la création de lien entre les générations qui sont les plus à même de déceler les bonnes pratiques pour rendre cette création effective. D’où la nécessité de discuter et de penser ensemble ce qui fonctionne. Cette démarche interactive entre les personnes âgées et les plus jeunes, qui désirent s’investir dans la création de lien entre les générations permet d’impliquer d’emblée un panel large d’individu.

Enfin, c’est au niveau de la vie quotidienne elle-même que doivent avoir lieu interactions et initiatives : plus elles seront nombreuses, plus cela deviendra naturel pour les personnes âgées et les jeunes d’interagir, faisant à terme des interactions intergénérationnelles, un véritable ethos, c’est-à-dire une habitude de vie

N°2 : Le numérique, un moyen de faciliter le déplacement des seniors ?

Cette seconde table ronde à également eu lieu en octobre 2018 au TUBÀ et s’est attachée à la question du vieillissement de la population française comme incitation à reconsidérer la manière dont nous nous déplaçons et à repenser nos moyens de transport.

Parmi ces évolutions, le numérique semble offrir des ressources encore peu exploitées. Pour autant, doit-on aller vers le tout numérique ? 

Il a été tenté de répondre à ces enjeux via 4 grands objectifs :

  • Faire un état des lieux de la mobilité des seniors : quels besoins ? Quels freins ? 
  • Faire découvrir des solutions innovantes de mobilités 
  • Débattre de la place du numérique dans ces solutions 
  • Permettre au grand public d’échanger avec des experts du transport

les expert·es intervenant·es

Bonnes pratiques et perspectives pour demain

Des solutions telles que le “tout à la maison” pourraient permettre de réduire les difficultés liées aux déplacements. Cependant, de telles initiatives seraient bien plutôt l’occasion d’un isolement accru des seniors, et synonyme de la disparition programmée de la mobilité des personnes âgées. D’où la nécessité de prendre garde à la possibilité pour les seniors de se déplacer, au risque de les confronter d’autant plus à l’isolement. Peut-être dans un entre-deux consistant à lier les services du “tout à la maison” sans oublier de créer par ailleurs, du lien social. 

Concernant l’usage du numérique, l’idée qui ressort des discussions entre les intervenants est celle de la nécessité de simplifier les outils et les services qu’il propose. La simplification est en effet gage d’un accompagnement efficace voire personnalisé des seniors et ce n’est qu’à cette condition qu’il apparaît comme étant pertinent et efficace dans l’amélioration de leurs déplacements. C’est dans cette même perspective d’accessibilité aux infrastructures permettant le déplacement ou bien aux informations liées au déplacement que le numérique peut devenir réellement efficace. Est évoquée la possibilité d’installer du mobilier urbain intelligent, facile d’utilisation, afin d’avoir un regard global sur le plan du réseau des transports en commun de la ville, voire pour saisir d’un coup d’un seul, les différents moyens d’arriver d’un point A à un point B. 

Enfin, la formation au numérique et aux outils qu’il propose, apparaît comme le facteur clef pour l’amélioration des déplacements des seniors. Cela permet non seulement de pallier l’isolement par l’intensification des déplacements, mais encore d’engendrer des rencontres et de renforcer les liens sociaux qui peuvent venir à manquer aux personnes âgées. Finalement, c’est l’inclusion des seniors et de la population en général dans l’élaboration des outils qui se révèle être le moyen le plus favorable pour assurer le succès du numérique comme aide au déplacement. L’inclusion permet non seulement de saisir les besoins et de proposer un outil tout à fait adapté aux demandes de chacun, mais encore d’impliquer et de former simultanément les acteurs qui participent à son élaboration. 

ATELIER intercity

Création d’une ville intergénérationnelle

Toujours en octobre 2018, TUBÀ a accueilli des résidents d’un EHPAD de la Part-Dieu afin de réaliser un atelier sur la ville intergénérationnelle : 8 résidents et 3 accompagnateurs ont réalisé ensemble l’atelier.

Les résidents ont été questionnés au sujet des “objets connectés”. Certains d’entre eux affirment n’en posséder aucun et ne pas en avoir l’usage. D’autres regrettent de ne pas avoir accès à un téléphone portable, puisqu’un tel objet peut se révéler parfois “pratique”. Les résidents qui disent avoir accès à des objets connectés, mentionnent pour la majorité d’entre eux, le téléphone portable ou l’ordinateur. Si les outils possédés par les résidents sont pour la plupart basiques, certains ont tout de même des smartphones, même si l’usage qu’ils en font se limite aux appels et à l’envoi de sms. L’usage des applications mobiles est exceptionnel.

Le rapport des personnes âgées résidant à l’EHPAD, avec les objets connectés ou nouvelles technologies, est considérablement limité. Du moins en ce qui concerne l’usage volontaire de ces technologies. Les accompagnateurs nous signalent l’existence d’une technologie que l’on pourrait qualifier de “subie” par les résidents. Chacun d’entre eux est en effet doté d’un bracelet électronique “anti-fugue” qui localise la personne, et donne un signal si celle-ci sort de la résidence. Cet équipement est systématique et apparaît davantage utile aux accompagnateurs qu’aux résidents eux-mêmes. Un autre équipement, non-systématique cette fois, permet aux résidents d’alerter le personnel en cas de malaise, chute ou autre problème de cet ordre.  

Trois quartiers ont été crées pour cet atelier avec le jeu vidéo Minecraft et en support papier. Les trois quartiers appartiennent à une même ville et disposent chacun d’une problématique différente qu’il va s’agir d’identifier, et à laquelle il va falloir répondre. A chaque problème identifié devra en cela être proposé une infrastructure et un service permettant de le résoudre, et si possible, d’engendrer davantage de lien entre les habitants. 

Avant de cerner les problématiques propres à chacun des quartiers, un nouveau temps d’échange est proposé aux résidents: Quelle appréhension avez-vous de la ville ? Y rencontrez-vous des problèmes ou des difficultés, si oui, lesquelles ?

On peut noter que les réponses des résidents, aussi diverses qu’elles soient, mettent d’abord et avant tout en avant des points positifs:

  • la ville est un lieu où il est agréable de se promener (même si la circulation est parfois perçue comme un point négatif et dangereux)
  • on peut facilement accéder et profiter de la culture, notamment à travers les musées.
  • les transports en commun – et plus particulièrement les bus – sont accessibles et adaptés. Cependant, leur usage n’est pas systématique: parce qu’incapables d’en faire usage de façon autonome, ou bien par peur de l’insécurité qui y règne, les transports en communs peuvent apparaître hostiles à certains résidents.

Les points négatifs liés à l’appréhension de la ville sont largement liés à la mobilité:

  • l’insécurité et de l’incapacité d’un usage autonome des transports en commun
  • le caractère anxiogène et l’absence de spontanéité liés au déplacement
  • la circulation automobile est une nuisance qui met à mal la fréquence ainsi que la qualité des déplacements
  • il est ainsi toujours nécessaire de préparer en amont son trajet

Au-delà des problématiques essentiellement liées à la mobilité, sont également évoquées les nuisances sonores en ville.

L’atelier, quant à lui, propose un panel plus large de problématiques:

  • manque de lien entre les générations
  • manque d’accès aux supermarchés ou aux espaces culturels
  • manque d’aménagements urbains

« SILVER DAY » le salon des objets connectés

le numérique au service des aidants et personnes âgées

Le LAB du TUBÀ s’est transformé le temps d’une après midi en un showroom de solutions connectées pour les personnes âgées ou personnels accompagnants (santé, habitat, mobilité, loisirs…). Grâce à l’implication des entreprises OKEENEA, OGGA, LILI SMART et des associations ARCHE AUX INNOVATEURS et PAPAVL, le public du quartier a pu découvrir des innovations technologiques, trop souvent exposées sur des salons professionnels uniquement. Un atelier interactif a été animé au cours de l’après midi par les BRICODEURS et une restitution des tables rondes et de l’atelier INTERCITY a été exposé également. Le salon s’est terminé autour d’un apéritif et échanges avec les visiteurs et participants.

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