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Selon l’ouvrage “Le Temps des médiateurs” de J-F Six, il y a 4 sortes de médiation. La médiation créatrice qui a pour objectif de créer des liens nouveaux entre des personnes ou groupes, la médiation rénovatrice qui réactive des liens affaiblis, la médiation préventive qui évite un conflit et la médiation curative qui aide les parties déjà en conflit à trouver une solution. Les 2 premières viseraient donc à faire naître ou renaître un lien, quand les deux autres permettraient de gérer une situation de conflit.

La médiation au tubà

Au TUBÀ, ce sont donc les deux premières qui vont être intéressante puisqu’elle est entendue comme permettant de faciliter la compréhension et l’appropriation des enjeux urbains et numériques inhérents aux différents projets de l’association. Cette compétence est portée par TUBÀ depuis près de 4 ans maintenant, et est considérée comme primordiale puisque permettant de favoriser de futures implications des parties prenantes de la ville dans la fabrication de cette dernière.  

Elle s’illustre par des outils tels que des espaces de dialogue, des ateliers thématiques, des tables rondes ou encore des jeux de rôles qui peuvent être déployés auprès de son écosystème (acteurs publics, privés, académiques etc.), ses partenaires directs ou plus largement les citoyens. Selon les outils utilisés, selon les réponses et les problématiques que nous avons besoin de résoudre, la médiation va être utilisée de manière diverse. Dans cet article, nous allons découvrir comment TUBÀ a utilisé la médiation dans son projet Nos Marchands Disent.

QUELLE INFLUENCE de LA MÉDIATION sur les PROJETS collaboratifs menÉs PAR TUBÀ ? DE QUELLE MANIÈRE VA-T’ELLE PERMETTRE DE RÉPONDRE À UN BESOIN  ?

Faire des commerçants de proximité de la Part-Dieu des ambassadeurs de bonnes pratiques liées au développement durable
Nos Marchands Disent (TUBÀ – 2020)

Le projet  Nos Marchands Disent  porté par TUBÀ en partenariat avec GRDF, Veolia, Enedis et la Métropole de Lyon a été lancé début 2020. Il a pour ambition d’accompagner une dynamique favorable au développement durable à l’échelle d’un quartier. Pour ce faire, TUBÀ entend accompagner les commerçants du quartier de la Part-Dieu à développer de nouvelles pratiques durables et à les transmettre à leurs usagers (clients). Un des enjeux est donc d’identifier des leviers de transmission de ces pratiques au grand public, ce qui implique d’évaluer leur appréhension d’une vie de quartier et de le familiariser aux démarches de co-création liées aux enjeux urbains.

Aussi, TUBÀ a souhaité utiliser la médiation urbaine et numérique dans le but de répondre à la question : Comment transmettre aux citoyens des notions aussi vastes que la “vie de quartier” ou que le “développement durable”?  

Déchiffrons ensemble les clés d’une médiation, ICI, ludique favorisant l’intégration de ces notions par le grand public. 

Un atelier en lien avec le projet Nos Marchands Disent  a ainsi été créé et animé dans le cadre de la Fête de la Science et d’Option Innovation. A destination de publics de 13 à 17 ans, l’objectif était pour les participants, d’incarner un commerçant confronté à des contraintes liées au développement durable et souhaitant s’installer dans le quartier de la Part-Dieu.

L’appropriation de la demande par les participants

Un des enjeux de la médiation telle que nous l’abordons, est de permettre à l’ensemble de ses bénéficiaires de s’approprier la thématique présentée et l’ensemble de ses enjeux.

Pour y répondre, TUBÀ crée des outils spécifiques à chaque sujet et projet, dans le but d’accompagner les publics dans les interrogations qu’ils vont être amenés à avoir sur le sujet. L’objectif de ces outils n’est pas de contraindre les questionnements, mais bien de participer à l’ouverture et à la structuration de leurs réflexions. Ils sont ainsi libres de manipuler les outils proposés et le rôle du médiateur est d’assurer que les notions clés aient été valorisées.

Avancer à son rythme

En plus d’accompagner l’appropriation des sujets par les participants, il est important de penser les outils et le format global d’un atelier afin de permettre à chacun d’avancer à son propre rythme. Il serait faux de partir du principe d’un niveau de connaissance homogène du sujet traité par l’ensemble des participants, mêmes si ces derniers ont le même âge, le même niveau d’étude, le même emploi ou habite au même endroit.

Dans le cadre du sujet ici présenté, afin de répondre à cet objectif un jeu de cartes a été créé afin de permettre aux participants de questionner sous plusieurs angles les différents enjeux présentés sur la thématique. L’outil n’étant pas auto-portant, c’est au rôle du médiateur/de l’animateur de permettre à chaque groupe et participant d’avancer à son rythme afin de permettre à tout un chacun de questionner les grandes notions du développement durable. Cette réflexion individuelle ne peut se passer d’une restitution commune et/ou d’échanges ponctuels avec le reste du groupe car cela est nécessaire à la création d’un savoir commun.

Au cours de l’atelier, les participants ont été répartis par groupes de quatre à six personnes afin que chacun puisse exposer son avis  et  le confronter à celui du groupe dans le but d’arriver après échanges, à un consensus. Il leur a ainsi été demandé de réinvesti leur expérience personnelle et connaissances afin d’enrichir la réflexion du groupe. Il est aussi important d’avancer étape par étape dans les objectifs de l’atelier vi une gradation dans le niveau de détail et de difficulté demandé. L’idée est d’accompagner les participants dans cette posture de questionnement  en augmentant progressivement les enjeux de l’exercice. 

IL NE S’AGIT ICI PAS DE GUIDER DE MANIÈRE STRICTE LES PARTICIPANTS POUR QU’ILS AIENT UNE DÉFINITION FIGÉE DES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, MAIS BIEN DE S’ASSURER QU’ILS S’EN FASSENT LEUR PROPRE IDÉE ET REPRÉSENTATION

Incarner un rôle

Après avoir garanti via des outils et formats d’animation l’appropriation du sujet par tous les participants, il est primordial d’accompagner la créativité. Le jeu de rôle est un moyen efficace pour permettre à ces derniers de se décentrer de leurs réalités, en incarnant des personnes ou rôles parfois radicalement opposés à leur quotidien.

En jouant le rôle d’un commerçant fictif, l’objectif était ici de leur permettre de se projeter dans le quotidien et les réalités d’un commerce de proximité. C’était également un moyen de mettre en perspective la notion de vie de quartier, puisque le jeu s’est accompagné de témoignages fictifs de commerçants, d’une carte du quartier etc.

DONNER LA PAROLE À TOUT LE MONDE

Enfin, ce type d’atelier doit favoriser le dialogue en mettant l’ensemble des participants autour de la table sans établie de hiérarchie. Le dialogue est favorisé par cette neutralité de rôle pour le groupe, le but est commun et l’intervention de chacun enrichit la réflexion globale.

La richesse des réponses données lors de cet atelier résultait de la liberté laissé aux groupes. C’est pourquoi il est essentiel que chacun ait son mot à dire et que les médiateurs soient là pour animer cette dynamique. Cependant, il est important de guider la réflexion de chacun des groupes pour les amener vers les objectifs pédagogiques fixés. 

ADAPTER LES OUTILS ET LE DISCOURS

TUBÀ adapte systématiquement ses outils au public qu’il reçoit. Pour cet atelier, les participants étaient des élèves du niveau collège et lycée. Il a donc fallu revoir le format afin que le niveau de recherche et de réflexion soit adapté aux aptitudes de chaque tranche d’âge. Pour les collégiens, des cartes outils étaient distribuées et ils pouvaient construire leurs propres idées là où les lycéens devaient concevoir entièrement leur réponse. De fait, les outils créés par TUBÀ sont déclinables pour sensibiliser au mieux l’ensemble des citoyens qui participent.

DÉROULÉ DÉTAILLÉ

ÉTAPE 1
Prise en main du contexte de commerce de proximité
Dans un premier temps, les participants reçoivent un personnage de commerçant avec des attentes pour son local (Kathy veut un grand magasin pour développer son activité, Abel souhaite un petit local donnant sur une rue passante, etc.). Ils choisissent alors le local qui leur semble le plus en phase avec les attentes du commerçant.
ÉTAPE 2
Installation dans le quartier
Ensuite, le local choisi parmi les quatre proposés est confronté à une contrainte (maîtriser sa consommation énergétique, la piétonisation de la rue, etc.).
ÉTAPE 3
Confrontation à une contrainte
Il s’agit de questionner cette contrainte pour chercher des pistes d’adaptation au nouveau contexte sous la forme d’outils proposés dans le jeu ou que les participants créent. Végétaliser sa façade pour réguler la température et isoler ou installer un composteur communautaire pour dynamiser la vie de quartier comptent notamment parmi les outils proposés.
ÉTAPE 4
Création et choix d’outils
La réflexion des participants est constamment challengée par l’ajout progressif d’enjeux liés au développement durable tout au long de l’atelier. Les contraintes amenées par le médiateur deviennent de plus en plus propices à engager une réflexion sur les notions les plus abstraites telles que le développement durable ou les interactions sociales. Il s’agit de débuter avec des cas très concrets pour petit à petit emmener les participants vers un plus grand niveau d’abstraction. Il devient essentiel dans ce travail de médiation d’amener des exemples concrets et intelligibles par la cible visée.

Les actions de médiation menées par TUBÀ ont donc cet intérêt d’introduire et d’inclure le grand public dans des projets collaboratifs tels que Nos Marchands Disent. C’est sous la forme d’ateliers ludiques que nous avons choisi de communiquer et de transmettre les grandes lignes de ce projet à un public jeune et rarement inclus dans la construction de ces problématiques de la vie de quartier.TUBÀ n’a donc pas pour objectif de donner aux participants des acquis préétablis mais plutôt d’engager de nouvelles réflexions sur la ville de demain au travers de ces outils ludiques et d’un moment de dialogue. 

L’équipe du TUBÀ

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